Derniers articles

Malawi – Dzaleka : vols à main armée dans le camp de réfugiés, colère et soupçons de complicité

Une série de vols à main armée a secoué le camp de réfugiés de Dzaleka dans la nuit de mercredi à jeudi. Six boutiques et plusieurs habitations d’agents de transfert d’argent ont été prises pour cible par des hommes armés, qui ont emporté une somme d’argent non encore déterminée. Cet incident a provoqué une vague d’indignation au sein des réfugiés, qui dénoncent une insécurité grandissante et pointent du doigt une possible complicité des forces de l’ordre. (INFO SOS Médias Burundi)

Les attaques ont été signalées dans plusieurs zones du camp, notamment à Koronga I, Blantyre, Kawale I et Dzaleka Centre. Des témoins affirment que les braquages se sont déroulés presque au même moment, ce qui laisse penser à une action coordonnée.

« Comment expliquer que six boutiques et plusieurs habitations d’agents de transferts d’argent soient attaquées en une seule nuit, et que la police ne soit ni alertée ni en mesure d’arrêter les coupables ? », s’interroge un réfugié sous anonymat.

Un des commerçants victimes a déclaré à la police que plus de 20 millions de kwachas malawites (MWK) ont été dérobés lors de l’attaque.

Des veilleurs nocturnes en grève, un climat d’insécurité totale

La situation sécuritaire s’est aggravée ces derniers jours dans le camp, notamment depuis que les veilleurs nocturnes, censés assurer la protection des commerces, ont suspendu leur travail faute de paiement de salaires depuis six mois.

« Nous contribuons chaque mois, mais les veilleurs disent qu’ils ne sont pas payés. Où va cet argent ? Sont-ils impliqués dans ces attaques ? », s’interroge un commerçant.

Des soupçons de complicité policière

Au-delà du vol, les réfugiés dénoncent l’inaction des forces de l’ordre, qu’ils accusent de ne rien faire pour assurer leur sécurité.

« La police est là seulement pour nous malmener, mais quand il s’agit de nous protéger, elle est absente. Comment des bandits armés peuvent-ils entrer dans un camp géré par le HCR et le gouvernement sans aide intérieure ? Il doit y avoir complicité ! », affirme un habitant du camp.

Face à cette situation, les réfugiés exigent des enquêtes indépendantes et des sanctions exemplaires contre les responsables de cette négligence sécuritaire.

Le camp de Dzaleka, situé dans le district de Dowa au centre du Malawi, abrite plus de 50. 000 réfugiés, dont plus de 11. 000 Burundais.

_______________________________________________
Photo : une maison de réfugiés démolie par la police malawite à la recherche des criminels dans le camp de Dzaleka © SOS Médias Burundi