Bubanza : un homme en fuite après avoir poignardé son frère à mort

Un différend familial a tourné au drame sur la colline Muyange, en commune et province Bubanza (ouest du Burundi). Un boucher de 32 ans, Boniface Sibomana, est accusé d’avoir tué son jeune frère, Schadrack Ndayizeye, 25 ans, en le poignardant à la poitrine après une dispute liée à une dette de 2.000 francs burundais seulement. Depuis trois jours, le suspect est en cavale, suscitant l’inquiétude des habitants, qui dénoncent une possible protection de la part de certains responsables locaux. (INFO SOS Médias Burundi)
Le drame s’est produit dans la matinée du dimanche 23 mars. D’après plusieurs témoins, la veille déjà, Boniface Sibomana et son frère cadet s’étaient disputés à propos d’une dette impayée. Le lendemain, la tension est montée d’un cran lorsque la victime est venue réclamer son argent au domicile de son frère.
Ce qui n’était qu’une altercation verbale a dégénéré. Selon des témoins, Boniface Sibomana aurait saisi un couteau et poignardé son frère en pleine poitrine. Alertés par les cris, des voisins ont accouru mais n’ont rien pu faire pour empêcher le drame. Schadrack Ndayizeye a succombé à ses blessures avant l’arrivée des secours.
Un suspect toujours en fuite
Juste après le crime, Boniface Sibomana a pris la fuite et reste introuvable à ce jour. La police a ouvert une enquête et a placé en garde à vue un voisin qui aurait été témoin de la scène.
Mais pour les habitants de Muyange, l’inaction des forces de l’ordre suscite des interrogations.
Certains dénoncent une protection dont bénéficierait le suspect en raison de son rôle au sein des Imbonerakure (membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD, le parti au pouvoir au Burundi).
« Il aurait dû être arrêté immédiatement, mais personne ne semble le rechercher activement », confie un riverain sous couvert d’anonymat.
Une population sous tension
Cet homicide a semé la peur et la frustration dans la communauté de Muyange. De nombreuses voix s’élèvent pour demander que justice soit faite, sans distinction de statut ou d’appartenance politique.
Les autorités administratives et policières assurent que les investigations sont en cours et que tous les moyens sont mobilisés pour retrouver le fugitif. Pourtant, pour la population, le silence autour de l’affaire renforce le sentiment d’impunité.
« Nous voulons que la loi s’applique à tous, sans exception », martèle un habitant.
Alors que la pression monte, les autorités devront répondre aux attentes de la population et prouver que la justice peut être rendue équitablement, sans interférences politiques. En attendant, le suspect court toujours.
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Photo : des femmes se promènent dans une rue du quartier Matonge au chef-lieu de la province de Bubanza à l’ouest du Burundi © SOS Médias Burundi