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Burundi : la CNIDH maintient son Statut A

La Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH) du Burundi vient d’obtenir une reconnaissance internationale majeure. Elle conserve son statut A, gage de son indépendance et de sa conformité aux Principes de Paris. Cette décision, prise le 25 mars par le sous-comité d’accréditation de l’Alliance Globale des Institutions Nationales des Droits de l’Homme (GANHRI), met fin aux incertitudes qui pesaient sur l’avenir de l’institution. (INFO SOS Médias Burundi)

Il s’agit d’une menace de rétrogradation évitée.

Depuis un an, la CNIDH était sous le coup d’un examen minutieux, avec un risque de rétrogradation au statut B en mai prochain. Cette menace faisait suite à des allégations portant sur un manque de collaboration avec la société civile et un défaut de transparence dans le suivi de certains cas de violations des droits de l’homme.

Toutefois, après avoir présenté des preuves solides, la CNIDH a convaincu le sous-comité d’accréditation de son engagement en faveur des droits humains. Selon son président, Dr Sixte Vigny Nimuraba, cette décision réaffirme la crédibilité de l’institution au niveau international.

Un symbole de crédibilité pour le Burundi

Lors d’une conférence de presse ce mercredi, Dr Nimuraba s’est félicité de cette réaccréditation, la qualifiant de « preuve tangible des efforts déployés pour garantir le respect des droits fondamentaux ».

« La CNIDH exprime sa gratitude envers les organisations qui ont fait preuve d’objectivité dans cette réévaluation. Ce maintien du statut A renforce non seulement notre institution, mais aussi l’image du Burundi sur la scène internationale. »

Selon lui, cette reconnaissance confirme l’indépendance de la commission et renforce sa légitimité face aux défis qu’elle doit relever.

Un appel à renforcer la collaboration pour les droits de l’homme

Le président de la CNIDH a également lancé un appel à toutes les parties prenantes pour œuvrer ensemble en faveur de la protection des droits de l’homme. Il a insisté sur le fait que la démocratie, la paix et le développement durable nécessitent un engagement collectif en faveur des libertés fondamentales.

Il a aussi souligné l’importance de respecter l’indépendance de la commission, condition essentielle pour garantir sa crédibilité aussi bien au niveau national qu’international.

Une institution sous pression

Si cette réaccréditation est un succès pour la CNIDH, elle ne met pas fin aux critiques. Lors de la présentation de son rapport annuel à l’Assemblée nationale, certains responsables gouvernementaux ont reproché à l’institution d’adopter des « standards occidentaux » qui, selon eux, pourraient ternir l’image du pays.

Cette tension illustre les défis auxquels la CNIDH est confrontée dans l’exercice de son mandat. Pour l’instant, la commission entend poursuivre son travail avec détermination, affirmant que cette reconnaissance internationale la conforte dans sa mission de garante des droits humains au Burundi.

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Photo : Sixte Vigny Nimuraba, président de la CNIDH, la commission burundaise des droits humains qui maintient son Statut A © SOS Médias Burundi