Un drame familial d’une rare violence a secoué la commune de Nyanza-Lac, en province de Makamba (sud du Burundi). Oscar Nyandwi, un habitant de la région, a été arrêté après avoir grièvement blessé son épouse, Agnès Niyokwizera, à l’aide d’une machette. L’homme est actuellement détenu au commissariat communal de police. (INFO SOS Médias Burundi)

Selon des sources locales, Oscar Nyandwi aurait attaqué sa femme après une dispute au sujet de l’enfant de cette dernière, qu’il accusait de ne pas être le sien. D’après les premiers éléments de l’enquête, il aurait tenté d’ôter la vie à l’enfant avant de s’en prendre violemment à son épouse.

Ce crime a profondément choqué la population locale. Jean-Marie Niyonkuru, un habitant du quartier où s’est déroulé le drame, témoigne :

« Nous avons entendu des cris et, en arrivant, nous avons trouvé la femme en sang. C’est un acte barbare qui ne devrait pas arriver dans nos familles ».

L’administration communale de Nyanza-Lac a condamné fermement cet acte et assuré que l’auteur devra répondre de ses actes devant la justice.

Un phénomène inquiétant de violences conjugales

Ce drame n’est pas un cas isolé. Selon les organisations de défense des droits humains, la province de Makamba enregistre une recrudescence des violences domestiques.

Dr Jeanne Ndayikeza, sociologue spécialisée dans les questions de genre, alerte sur cette tendance alarmante :

« Les violences conjugales restent un problème majeur au Burundi. De nombreuses femmes subissent des agressions sans pouvoir dénoncer leurs bourreaux, soit par peur, soit par manque de soutien. Il est crucial que ces crimes ne restent pas impunis. »

Un rapport de 2024 publié par une ONG locale a recensé plusieurs cas similaires dans la province, soulignant que les violences domestiques augmentent notamment dans les zones rurales où l’accès à la justice est limité.

Des appels à des mesures strictes

Face à cette situation, les organisations féminines et les défenseurs des droits humains exhortent les autorités à renforcer la protection des victimes et à appliquer des sanctions sévères contre les auteurs de violences conjugales.

Carine Ntakarutimana, membre d’une association locale de défense des droits des femmes, insiste :

« Trop souvent, ces crimes sont minimisés ou réglés à l’amiable, ce qui encourage les auteurs à récidiver. Il est temps que la justice burundaise envoie un signal fort en punissant sévèrement ces actes. »

Alors que la communauté locale est encore sous le choc, les associations appellent également à une intensification des campagnes de sensibilisation contre les violences domestiques.

La population de Nyanza-Lac attend désormais la suite des procédures judiciaires, espérant que cette affaire servira de prise de conscience pour mieux protéger les victimes et prévenir de nouveaux drames familiaux.

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Photo : le chef-lieu de la commune de Nyanza-Lac en province de Makamba dans le sud du Burundi