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Mahama (Rwanda) : plusieurs ONG humanitaires ferment leurs portes, les réfugiés dans l’incertitude

Un bus transportant des réfugiés congolais traverse une rue du camp de Mahama, le 24 septembre 2024

La situation humanitaire dans le camp de réfugiés de Mahama, à l’est du Rwanda, se dégrade rapidement. Plusieurs ONG ont annoncé la fermeture de leurs programmes, tandis que d’autres réduisent drastiquement leur personnel. En cause : la suspension de l’aide américaine, conséquence des mesures de l’administration Trump. (INFO SOS Médias Burundi)

Parmi les ONG affectées, Prison Fellowship, qui avait pris le relais de Handicap International et de LAF (Legal Aid Forum) pour l’assistance juridique, cessera ses activités dès le 1er avril 2025.

Dans le domaine de l’éducation, de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement, World Vision a réduit presque les deux tiers de son personnel.

« Sur 227 employés, il n’en reste que 67 », confie une source interne.

La situation est tout aussi préoccupante pour Save the Children, qui œuvrait dans le secteur de la santé.

L’organisation a réduit son personnel de plus de la moitié, et le gouvernement rwandais devra désormais prendre en charge ce domaine.

Un financement coupé à la source

Toutes ces ONG justifient leur retrait par le manque de financement, causé par la fermeture de l’USAID, l’agence américaine pour le développement qui fournissait plus de 80 % des fonds pour leurs interventions.

Conséquences alarmantes pour les réfugiés

La réduction ou l’arrêt des services a déjà un impact direct sur les réfugiés. L’un des premiers effets visibles est l’arrêt des transferts des cas d’urgence vers les hôpitaux de référence.

Les réfugiés expriment leur détresse face à cette situation :

« Le risque est que tous les services ferment, y compris les écoles. Imaginez si le HCR et le PAM venaient à manquer aussi de moyens ! Nous sommes vraiment dans une situation critique. Nous demandons aux donateurs, surtout aux ambassades occidentales, de plaider pour nous. »

Un camp surpeuplé en danger

Le camp de Mahama abrite plus de 65. 000 réfugiés, dont plus de 40.000 Burundais et un nombre important de Congolais. Si des solutions alternatives ne sont pas trouvées rapidement, la situation humanitaire pourrait empirer de manière dramatique.

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Photo d’archives : un bus transportant des réfugiés congolais traverse une rue du camp de Mahama, le 24 septembre 2024 © SOS Médias Burundi