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Crise dans l’Est du Congo : vers des négociations directes entre le M23 et Kinshasa

La présidence angolaise a annoncé mardi qu’elle établira des contacts directs avec le groupe armé M23, afin que des négociations directes soient menées entre le gouvernement congolais et ce groupe dont les rebelles contrôlent la majeure partie des provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu à l’est du Congo, très riches en minerais. Jusqu’à présent, les autorités congolaises qualifient le M23 comme « un groupe terroriste ». (INFO SOS Médias Burundi)

Selon la présidence angolaise, des dialogues auront lieu dans les prochains jours entre le gouvernement de Kinshasa et le M23. L’annonce a été faite après la visite du président congolais Antoine Félix Tshisekedi en Angola pour discuter avec le président João Lourenço , alors désigné par l’Union africaine ( UA) comme facilitateur dans le conflit à l’est de la RDC ( République démocratique du Congo).

« Ces négociations auront pour objectif de négocier une paix définitive au Congo », adéclaré la présidence angolaise.

Cela intervient après que le gouvernement congolais a promis 10 millions de dollars à quiconque aiderait la RDC à traquer certains dirigeants du M23, principalement Corneille Nangaa, responsable de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), un mouvement politico-militaire auquel le M23 est affilié, le général Makenga et Bertrand Bisimwa, respectivement chef militaire et chef politique du M23.

Selon plusieurs analystes locaux et étrangers, le M23 est en position de force par rapport à Kinshasa suite à la prise de deux grandes provinces et de deux grandes villes de l’est du pays- Bukavu au Sud-Kivu et Goma au Nord-Kivu. Le M23 contrôle également plusieurs secteurs de revenus, notamment les carrières minières de Rubaya dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu, qui représentent plus de 60% de la production de coltan et d’or de la République démocratique du Congo, ou encore la zone minière de Numbi au Sud-Kivu, riche en cassitérite, sans compter le gaz méthane que l’on trouve dans les eaux du lac Kivu, dont l’entièreté est sous le contrôle du M23.

Pourtant, depuis plusieurs jours, Kinshasa déclare ne pas avoir l’ambition d’engager un dialogue direct avec les rebelles que les autorités congolaises qualifient comme des « terroristes ».

Corneille Nangaa s’est posé la question de savoir si les autorités congolaises prévoient un dialogue avec ceux qui sont condamnés à mort, ceux qui sont recherchés, ou encore
avec des coquilles vides, des pantins, des rigolos et des terroristes.

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Photo : Corneille Nangaa, responsable de l’Alliance Fleuve Congo qui exige des négociations directes entre le M23 et le gouvernement congolais, au stade de Goma le 6 février 2025 en train de présenter les nouvelles autorités de la province du Nord-Kivu © SOS Médias Burundi