Bujumbura : le ras-le-bol des commerçant face aux coupures répétées d’électricité

Depuis bientôt un mois, les commerçants de Bujumbura , la ville commerciale où toutes les agences des Nations-Unies et l’administration centrale sont concentrées, subissent d’importantes pertes économiques en raison des coupures intempestives d’électricité. Ces interruptions fréquentes du courant paralysent les activités commerciales nécessitant une alimentation électrique continue. (INFO SOS Médias Burundi)
Dans la capitale économique, les acteurs du commerce, qu’ils soient vendeurs de produits frais, propriétaires de kiosques ou encore prestataires de services comme les secrétariats publics, dénoncent une situation qui devient de plus en plus intenable.
Des pertes en cascade et du matériel en danger
Les coupures répétées ont un impact direct sur la conservation des produits. « Ces coupures peuvent détruire nos appareils. À chaque fois, nous sommes obligés de les débrancher pour éviter des dégâts, et c’est une perte également, car nos produits perdent leur saveur », témoigne un marchand de lait du centre-ville.
Les vendeurs de boissons rafraîchissantes rencontrent aussi des difficultés majeures.
« Tout est paralysé, vous voyez qu’il y a trop de soleil, les clients veulent une boisson très froide et n’en trouvent pas. Ils s’en vont très fâchés comme si c’était notre faute. Et on perd à notre tour », déplore un commerçant de limonades.
Les groupes électrogènes ne suffisent plus
Autrefois, les commerçants pouvaient compter sur des groupes électrogènes pour pallier ces coupures, mais aujourd’hui, la rareté et le coût élevé du carburant rendent cette solution presque impossible.

« Avant, il y avait des groupes électrogènes qui pouvaient dépanner, mais actuellement, à cause du manque de carburant, le problème reste non résolu », regrette un secrétaire public.
La Regideso peine à rassurer
Face à cette grogne, la Regideso, l’entreprise étatique chargée de la distribution de l’électricité, reste discrète sur les véritables raisons de ces coupures récurrentes. Pourtant, l’entreprise avait promis depuis l’année dernière qu’il n’y aurait plus de pénurie d’électricité.
Son Directeur général, Jean Albert Manigomba, explique que ces interruptions sont parfois dues à des essais techniques visant à stabiliser le réseau et au remplacement du vieux matériel. Toutefois, ces explications ne suffisent pas à calmer la colère des commerçants qui exigent des solutions immédiates pour ne pas voir leurs activités sombrer encore plus.
En attendant, la vie économique de Bujumbura reste paralysée, et les commerçants espèrent une amélioration rapide de la situation pour éviter une crise encore plus profonde dans la petite nation de l’Afrique de l’est qui traverse une crise généralisée, celle du carburant étant la plus sévère.
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Photo : une cabine électrique de la Regideso à Bujumbura dans la ville commerciale © SOS Médias Burundi