Derniers articles

Giharo : arrestation de plusieurs réfugiés congolais dont des mineurs

De nouveaux réfugiés congolais dont certains ont été transférés dans le site de Musenyi où 18 réfugiés ont été arrêtés par la police burundaise

Au moins 18 réfugiés congolais sont détenus par la police de Rutana au sud-est du Burundi. Selon des sources administrative et policière, ces Congolais ont été interpellés dans le site de réfugiés de Musenyi en commune de Giharo dans la province de Rutana et ses environs. Presque tous, sont détenus dans les cachots de la police au chef-lieu de province. (INFO SOS Médias Burundi)

Les récentes arrestations sont intervenues ce jeudi matin. Elles concernent deux réfugiés congolais, installés dans le site de Musenyi. Ils s’ajoutent à 16 autres Congolais dont 6 mineurs qui ont été appréhendés le 16 février dernier dans le même site et ses alentours. Parmi ces mineurs figurent 4 filles.

Les concernés ont d’abord été interrogés par un OPJ ( Officier de police judiciaire) à Giharo avant d’être transférés dans les cachots de la police au chef-lieu de province où ils sont détenus.

Un climat de surveillance renforcée

Depuis l’arrivée massive de réfugiés congolais au Burundi, il y a quelques trois semaines, les autorités ont renforcé les contrôles sécuritaires. Des perquisitions sont menées dans les camps de réfugiés et centres urbains, dans les ménages et sur les routes d’accès aux camps, « officiellement pour rechercher des Rwandais supposés cachés parmi les réfugiés ». Des fouilles et perquisitions ont été opérées également ce mercredi matin dans les ménages du chef-lieu de la commune Giharo.

LIRE AUSSI :

https://www.sosmediasburundi.org/2025/02/26/gitega-une-dizaine-des-membres-de-la-communaute-banyamulenge-en-detention/

D’après des sources locales, aucun object suspect n’a été saisi. Il n’y a pas eu également d’arrestations.

Ces restrictions s’inscrivent dans un contexte de crise sécuritaire régional .

Les réfugiés réclament la libération de leurs camarades

Après l’arrestation des 18 réfugiés, la communauté congolaise du site de Musenyi a exprimé son mécontentement, demandant la libération immédiate de ses membres. Selon elle, ces arrestations traduisent un durcissement des restrictions imposées aux réfugiés, qui se sentent de plus en plus surveillés et limités dans leurs mouvements.

Alors que le Burundi accueille déjà plusieurs milliers de réfugiés congolais fuyant la guerre, ces tensions sécuritaires pourraient exacerber les conditions de vie dans les camps.

Les organisations humanitaires appellent à une gestion plus humaine de la crise, tout en rappelant l’engagement du Burundi à respecter les conventions internationales sur la protection des réfugiés.

Selon le HCR, la petite nation de l’Afrique de l’est qui abritait déjà près de 90.000 réfugiés congolais, en a reçu plus de 42.000 autres au cours des trois dernières semaines, en majorité des femmes et des enfants. Musenyi qui hébergeait déjà 3.000 individus, a accueilli quelques 1600 nouveaux occupants le week-end dernier.

________________________________________________________

Photo : de nouveaux réfugiés congolais dont certains ont été transférés dans le site de Musenyi où 18 réfugiés ont été arrêtés par la police burundaise, février 2025 © SOS Médias Burundi