Guerre dans l’Est du Congo : la cité de Kamanyola a été récupérée par les rebelles, ce qui les amène à contrôler la frontière avec trois pays
La cité de Kamanyola située dans la chefferie de Ngweshe, territoire de Walungu en province du Sud-Kivu à l’est du Congo, est passée sous le contrôle des rebelles du M23 dans la soirée du mardi 18 février, après des accrochages spontanés avec les membres des milices locales entretenues par les autorités congolaises connues communément comme les Wazalendo. Les rebelles du M23 qui contrôlaient déjà la cité de Bunagana, frontalière avec l’Ouganda depuis juin 2022 et la principale ville de l’est de la RDC- Goma frontalière avec le Rwanda depuis le 27 janvier dernier, deviennent désormais les maîtres d’une autre frontière avec le Rwanda et le Burundi. (SOS Médias Burundi)
Kamanyola qui partage la frontière avec le Rwanda et le Burundi, deux pays où plusieurs dizaines de milliers de réfugiés congolais se sont dirigés récemment -est une zone stratégique ouvrant directement la voie sur Luvungi, Sange et jusqu’à la ville d’Uvira située à quelques kilomètres de la capitale économique du Burundi, Bujumbura où sont concentrées les agences desNations-Unies et l’administration centrale du Burundi. Une forte psychose s’est installée après la prise de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, et de Kamanyola par les rebelles, a appris SOS Médias Burundi.
Cette avancée des rebelles intervient alors que les troupes burundaises commencent à se retirer du sol congolais, après avoir combattu aux côtés des FARDC- l’armée congolaise et des Wazalendo dans le cadre d’une coopération bilatérale entre les gouvernements burundais et congolais.
Des résidents du centre de Kamanyola ont raconté à SOS Médias Burundi mardi soir que « les rebelles du M23 ont d’abord commencé à chasser les militaires burundais et les Wazalendo qui se trouvaient dans le village Kamanyola avant de prendre le contrôle entier de la cité de Kamanyola ».
« Certains habitants sont sortis pour accueillir les rebelles et les saluer. Il y en a qui disaient : voci nos libérateurs », a vu SOS Médias dans une vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux. Ce sont des scènes qui ont été observées partout où les rebelles passent depuis qu’ils se sont emparés de Goma.
« La majorité de militaires burundais ont fui vers leur pays d’où il n’y a pas eu de combats intenses à Kamanyola. Il y avait quelques militaires burundais et les Wazalendo qui ont résisté sur le pont Kamanyola », a dit un autre habitant de Kamanyola. Il est content que les rebelles soient les nouveaux maîtres de la zone.
La cité de Kamanyola est tombée dans les mains des rebelles après la prise de Nyangezi lundi. Nyangezi est aussi située sur le territoire de Walungu.
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La cité de Kamanyola se trouve à quelques 75 kilomètres de la frontière Gatumba-Kavimvira entre le Burundi et le Congo, à l’entrée de la ville d’Uvira, devenue un rempart pour les Burundais qui font face à une pénurie de carburant extrême depuis quatre ans.
Au moins une centaine de policiers congolais ont fui vers le Burundi, en provenance d’Uvira, a annoncé le ministre burundais en charge des affaires intérieures mercredi dans la capitale économique Bujumbura.
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Photo : des responsables de l’Alliance Fleuve Congo et du M23 dans une conférence de presse à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu contrôlée par les rebelles du M23 depuis le 27 janvier 2025 © SOS Médias Burundi
