Derniers articles

Rumonge : le deuxième degré de l’auditorat militaire a signifié de lourdes peines aux militaires qui ont refusé d’aller combattre aux côtés des FARDC contre le M23

Des militaires burundais déployés dans le cadre de la force régionale de l’EAC à Mweso © SOS Médias Burundi

Ce jeudi, les 272 militaires burundais qui ont refusé d’aller combattre aux côtés des FARDC (Forces Armées de la République démocratique du Congo) contre le M23, ont été signifiés de leur jugement. Certains ont été condamnés à la perpétuité. Ils ont deux mois pour faire appel de cette décision. (SOS Médias Burundi)

Ces éléments de la FDNB (Force de défense nationale du Burundi) ont été classés en quatre catégories. La première catégorie comprend des soldats de première classe et des caporaux qui sont rentrés au Burundi par avion. Ils ont écopé de quatre ans de prison ferme.

Le deuxième groupe est composé des caporaux et sous-officiers qui ont été acheminés au Burundi par avion également. Ceux-là devront purger une peine de cinq ans.

En troisième lieu, il y a des soldats de première classe et des caporaux qui ont été rapatriés par bateaux. Ils ont été condamnés à dix ans de prison ferme.

Le quatrième et dernier groupe est fait des caporaux et sous-officiers qui sont également arrivés au Burundi par bateaux. Ils ont écopé de la perpétuité.

Un seul soldat a été condamné à une année de prison ferme.

Les concernés ont deux mois, à compter de ce 6 février 2025, pour faire appel de cette décision.

SOS Médias Burundi n’avait pas encore eu le nombre de militaires qui composent chaque catégorie. Détenus dans trois prisons à savoir Ruyigi (est), Bururi et Rumonge (sud-ouest), les 272 éléments de l’armée burundaise sont actuellement rassemblés à la prison centrale de Murembwe à Rumonge où le procès en appel s’est déroulé en décembre 2024.

L’armée burundaise est engagée dans la guerre contre le M23 dans la province du Nord-Kivu (est du Congo) aux côtés des FARDC (Forces Armées de la République démocratique du Congo) et des milices locales entretenues par les autorités congolaises, dans le cadre d’un partenariat bilatéral entre les gouvernements burundais et congolais. Plusieurs activistes burundais ont souvent dénoncé « une implication inutile et dangereuse de nos militaires dans une guerre qui ne nous concerne pas ».

Mais le président Évariste Ndayishimiye, commandant suprême a toujours justifié « une mission salvatrice », affirmant que c’est normal que les militaires burundais soient tués en RDC (République démocratique du Congo) « parce qu’ils ont signé pour ça ».

Le M23 est une ancienne rébellion Tutsi qui a repris les armes fin 2021, reprochant aux autorités congolaises de n’avoir pas respecté leurs engagements sur la réinsertion de ses combattants. Les autorités congolaises restent persuadées qu’il bénéficie d’un soutien du Rwanda, ce que le gouvernement rwandais ne cesse de balayer d’un revers de la main.

________________________________________________
Photo : des militaires burundais déployés dans le cadre de la force régionale de l’EAC à Mweso © SOS Médias Burundi