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Meheba (Zambie) : la Banque mondiale au chevet des réfugiés

Un centre pour réfugiés à Meheba, mai 2021

La Banque mondiale a approuvé un don de 30 millions de dollars américains destiné à améliorer les conditions de vie des réfugiés et des communautés d’accueil en Zambie. Le camp de Meheba est directement concerné par ce financement, notamment pour le développement d’activités génératrices de revenus. Des efforts de sensibilisation sont déjà en cours dans le camp pour promouvoir ces initiatives. (SOS Médias Burundi)

Selon un communiqué de la Banque mondiale, l’objectif principal de cette aide est d’explorer toutes les opportunités disponibles pour améliorer la situation des populations les plus vulnérables. Elle prévoit notamment des subventions facilitant l’accès aux opportunités socio-économiques.

Investissements ciblés

Dans un premier temps, le projet financera des investissements dans des activités sociales et économiques à l’intérieur et autour du camp de Meheba. Parmi les priorités identifiées figurent le renforcement des infrastructures communautaires résistantes au climat, le soutien à l’agro-industrie et l’amélioration des moyens de subsistance.
La semaine dernière, des séances de sensibilisation ont eu lieu dans le camp, accompagnées d’une rencontre entre un groupe de réfugiés représentant le secteur agricole et des envoyés spéciaux de la Banque mondiale. Étaient également présents des représentants du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et de l’ONG Caritas, qui soutient des activités génératrices de revenus auprès des réfugiés en Zambie.

Le groupe consulté était composé de trois réfugiés burundais, trois Congolais, trois Angolais et deux membres de la communauté d’accueil zambienne.

Points de vue et attentes

« Ce projet renforcera l’environnement favorable, les infrastructures communautaires et le soutien à l’agro-industrie, » a déclaré un représentant de la Banque mondiale. Il a ajouté que cette initiative vise à transformer les zones d’accueil des réfugiés en véritables pôles économiques, tout en stimulant l’inclusion des réfugiés.

De son côté, le représentant du HCR a souligné l’importance du projet pour soutenir les efforts du gouvernement zambien en faveur des solutions durables destinées aux personnes déplacées. Les activités agricoles, en particulier, sont considérées comme essentielles pour lutter contre l’insécurité alimentaire.

Bénéfices prévus

Le projet profitera directement aux réfugiés et aux communautés d’accueil à travers plusieurs initiatives notamment l’amélioration des services de santé et d’éducation,l’élargissement de l’accès à l’électricité et la réhabilitation des infrastructures routières.

En outre, une partie du financement sera réservée à des transferts monétaires directs destinés aux personnes les plus vulnérables.

Inquiétudes locales

Malgré l’enthousiasme suscité par cette aide, certains réfugiés expriment des inquiétudes. « Nous craignons que la communauté d’accueil soit privilégiée au détriment des réfugiés. Nous exigeons un suivi rigoureux de la Banque mondiale pour garantir une distribution équitable des ressources, » a déclaré un leader local du camp de Meheba.

Un agriculteur burundais a ajouté : « Nous avons besoin de semences de qualité, d’engrais chimiques et d’insecticides pour assurer de bonnes récoltes. L’agriculture est une priorité pour le camp. »

Concernant les transferts monétaires, les réfugiés plaident pour une distribution universelle. « Ici, tout réfugié est vulnérable. Tout le monde doit bénéficier de cette aide, » recommandent-ils.

La Zambie accueille actuellement plus de 100.000 réfugiés, dont 27 000 dans le camp de Meheba. Parmi ces derniers, environ 3 000 sont originaires du Burundi.

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Photo : vue partielle du camp de réfugiés de Meheba en Zambie © SOS Médias Burundi