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Kayanza : les hommes ne sont pas épargnés par les violences basées sur le genre

L’association « Hommes en détresse » dénonce les violences que subissent les hommes en province de Kayanza (nord du Burundi). Au moins 50 hommes ont été victimes des violences basées sur le genre entre janvier et octobre 2024, selon cette association. (SOS Médias Burundi)

Le phénomène est aggravé par la culture burundaise qui ne permet pas aux hommes-victimes de ces abus de « se manifester », selon Boniface Nduwimana, président de l’association « Hommes en détresse ». « Ils préfèrent rester dans le silence de peur d’être stigmatisés ».

« Un homme battu par sa femme pendant la nuit ne peut pas dire la vérité par peur de se rabaisser. S’il est interrogé le matin par son entourage, il répond qu’il s’est cogné la tête…Peu d’hommes peuvent dénoncer ces violences», déplore M. Nduwimana.

Son association précise que plusieurs hommes victimes de violences conjugales finissent par se suicider.

Elle demande aux hommes de briser le silence et de dénoncer les violences basées sur le genre que leurs pairs subissent au quotidien.

Lois

Au Burundi, les lois sur la protection des droits humains semblent privilégier les femmes, selon Boniface Nduwimana.

Elles ont leur propre journée de lutte contre les violences basées sur le genre, possèdent une banque, en plus de plusieurs organisations qui militent pour leurs droits, énumère-t-il.

« Lorsqu’un homme est victime des violences basées sur le genre, il ne peut pas s’orienter vers les associations de femmes car ces dernières le stigmatisent également davantage.
C’est pourquoi nous demandons qu’il y ait une journée dédiée à l’homme aussi…. », dit Boniface Nduwimana.

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Depuis ce lundi, le Burundi s’est joint au monde entier pour célébrer les 16 jours d’activisme, une campagne internationale qui dure 16 jours entre le 25 novembre- Journée mondiale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et le 10 décembre- Journée des droits humains. La campagne vise à sensibiliser à la violence basée sur le genre aux niveaux local, national et international. Le thème qui a été retenu cette année au niveau mondial est « Riposter et Reconstruire après les violences ». Sortir de la violence est notre responsabilité collective!

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Photo : un homme se dirige vers un bar de boissons non contrôlées fortement alcoolisées dans le nord du pays, l’une des causes principales des violences conjugales au Burundi, août 2023 © SOS Médias Burundi