Kakuma (Kenya) : retard considérable dans la distribution de la ration

Plus de deux mois viennent de s’écouler sans que les réfugiés soient approvisionnés en ration alimentaire et en cash. Ils parlent de retard inquiétant alors qu’ils n’ont pas eu d’explication de la part du HCR. (SOS Médias Burundi)
Au camp de Kakuma au Kenya, c’est la désolation totale pour plusieurs réfugiés qui n’ont pas eu de ration depuis plus de deux mois. Les plus démunis dont des Burundais ne savent plus à quel saint se vouer.
« D’abord la ration en soi est insuffisante car celle que nous recevons pour couvrir un mois ne peut faire qu’à peine deux semaines. Alors, s’ il y a un retard, cela signifie que nous mourrons en silence ! », s’indignent des chefs de ménage qui se sont confiés à SOS Médias Burundi.
Pire encore, la quantité de cette ration avait été réduite par exemple de 6 kg à 3 kg de sorgho avec 1 kg de petit poids et 1 litre d’huile de cuisine par individu, soulignent-ils. La livraison concerne une période d’un mois.
« Imaginez que le retard se soit produit juste après cette réduction ! Donc, on dirait que nous venons de passer trois mois sans rien percevoir ! » raconte un réfugié burundais du camp de Kakuma.
Le retard concerne aussi les occupants de Kalobeyei, un agrandissement du camp de Kakuma. Pour ces derniers, la distribution de vivres venait d’être supprimée pour recevoir une somme de 950 Shillings kényans (environ 7,3 USD) par mois et par individu.
Pour essayer de renormaliser la situation avant la prochaine distribution, renvoyée à une date inconnue, l’administration du camp de Kakuma a procédé à la réglementation des prix des denrées alimentaires dans les marchés dudit camp.
«Cette solution alternative n’est pas efficace car on n’a pas d’argent pour affronter même ces prix des vivres revus à la baisse », affirment des réfugiés.
L’une des premières conséquences qui se remarque est le banditisme dans les ménages, boutiques et champs de cultures.
« Nous craignons la recrudescence de l’insécurité alors que la stabilité était revenue. La police et l’armée essaient de lutter contre les criminels mais les bandits ne baissent pas les bras », laissent entendre ces réfugiés.
Les leaders locaux appelés « Bloc leaders » ont saisi le HCR pour exprimer leur indignation. Et le HCR tranquillise qu’il y avait eu « quelques problèmes techniques, en passe d’être débloqués incessamment ».
Kakuma abrite plus de 200.000 réfugiés dont plus de 25 mille Burundais.
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Photo : des réfugiés brûlent des pneus au camp de Kakuma pour manifester contre la suspension de l’assistance en monnaie et la réduction de leur ration, le 22 avril 2024 © SOS Médias Burundi