Uvira : plusieurs ménages continuent de fuir le secteur d’Itombwe où des combats entre l’armée burundaise et les rebelles Red-Tabara se déroulent

Des milliers de personnes du secteur d’Itombwe en territoire de Mwenga dans la province du Sud-Kivu à l’est du Congo, continuent de fuir les violents combats entre les rebelles burundais de Red-Tabara et la FDNB (Force de défense nationale du Burundi). Les rebelles affirment avoir tué une quarantaine de militaires burundais. Un porte-parole de l’armée burundaise se moque d’eux. (SOS Médias Burundi)
La société civile dans le secteur -Itombwe annonce que les habitants des villages Malanda, Ngumiyano, Kaberukwa, Ibaciro, Nalubombeko, Acika et Ilambo ont fui leur ménage. Certains se sont dirigés vers le village Kitibingi, d’autres ont trouvé refuge à Kitopu au moment où une autre partie a fui vers la forêt naturelle d’Itombwe.
Selon des administratifs locaux, les déplacés sont exposés à des maladies parce qu’ils passent la nuit dans la forêt dans cette période de pluies.
« Ils sont aussi exposés à l’insécurité car dans la forêt il n’y a ni armée ni police. Ce sont les rebelles qui sont les maîtres de la forêt », disent-ils. Des résidents ont témoigné à SOS Médias Burundi avoir remarqué une grande présence de miliciens Maï-Maï.
Dans un communiqué publié samedi par les rebelles burundais de Red -Tabara, le groupe armé annonce que ses combattants se battent depuis plus d’une semaine avec l’armée burundaise et les Maï-Maï à Ngumiyano, Kaberukwa et Ibaciro dans le secteur d’Itombwe.
Ces rebelles burundais disent que dans ces combats, ils ont tué 45 soldats burundais et en ont blessé 32 autres.
Le Général de brigade Gaspard Baratuza, en charge des communications et relations publiques au sein de la FDNB a choisi X (Anciennement Twitter) pour répondre à Red-Tabara.
« Red-Tabara en perte de vitesse après avoir subi de lourdes pertes dans ses aventures de combats s‘est vite précipité à lancer des communiqués pour se consoler en invoquant le bilan des autres (FDNB) sans rien dire de son côté « , a-t-il écrit.

Depuis 2018, l’armée burundaise s’est lancée à la poursuite des rebelles Red-Tabara dans le Sud-Kivu, des fois aidée par les Imbonerakure (membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD, le parti présidentiel au Burundi) et les miliciens Maï-Maï. Le groupe armé avait aussi des Maï-Maï avec lesquels il collaborait. Mais il y en a qui se sont désistés. Ce n’est qu’en août 2022 que les autorités militaires burundaises ont reconnu la présence de la FDNB dans le Sud-Kivu, évoquant un partenariat bilatéral entre les gouvernements burundais et congolais. Le président burundais Évariste Ndayishimiye le confirmera aussi plus tard.
Depuis, les rebelles burundais ont perdu notamment leurs bases de Kiryama, Kitavuzampegere, Malimba, Masango, Rugezi, Kabanja, Tabunde et Ngumiyano, qui étaient installées dans les territoires d’Uvira, de Fizi et Mwenga.
En août dernier, l’armée burundaise, soutenue par la faction des Maï-Maï Yakutumba et les FARDC (Forces Armées de la République démocratique du Congo) , a chassé les rebelles burundais des villages de Rugezi et Kabanja. Ils sont situés sur le secteur de Ngandja. Ils sont allés s’installer à Itombwe en territoire de Mwenga.
Red-Tabara se trouve sur la liste des mouvements terroristes du gouvernement burundais. Les autorités burundaises restent persuadées qu’il est équipé et entretenu par le Rwanda, ce qui les a poussées à refermer les frontières terrestres avec le Rwanda en janvier 2024. Le président burundais Évariste Ndayishimiye a déclaré que son homogogue rwandais est « l’ennemi du Burundi et déstabilisateur de la sous-région ». Le gouvernement rwandais a répondu qu' »il n’y a pas de vérité dans les propos du président Évariste Ndayishimiye ».
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Photo d’archives : un village brûlé par des miliciens Maï-Maï à Fizi, un des territoires où l’armée burundaise et les rebelles Red-Tabara s’affrontent © SOS Médias Burundi