Le camp de réfugiés de Kavumu situé en commune et province de Cankuzo à l’est du Burundi et abritant plus de 18 mille réfugiés, voit l’éducation des enfants gravement compromise. Les parents demandent au HCR et aux ONG en charge de l’éducation et de la protection des enfants dans ce site de trouver une solution à ce problème. (SOS Médias Burundi)

Avec près de huit mille enfants de l’école maternelle, primaire et secondaire, les conditions d’apprentissage dans ce camp sont alarmantes et préoccupantes.

Des témoignages des parents d’élèves, des représentants de comité des parents et de représentants des réfugiés mettent en lumière la réalité déplorable dans laquelle ces enfants sont contraints d’étudier.

Les enfants sont obligés d’apprendre dans des classes surpeuplées, souvent sans pupitres ni tableaux.

Un parent ayant deux enfants scolarisés à l’école maternelle déclare : « imaginez un enfant de l’école maternelle assis à même le sol, surtout pendant cette saison pluvieuse. Certains urinent sur place. Nos enfants étudient dans des conditions qui ressemblent plus à celles d’animaux qu’à celles d’élèves dignes ».

« Que font ces organisations humanitaires ? Si le HCR et le Jesuit Refugee Service (JRS) ne voient pas le problème, est-ce que Save the Children ne voit pas le problème aussi? » s’interroge un autre parent.

Les classes sont bondées, avec un nombre d’élèves dépassant les capacités d’accueil. Dans une seule classe, vous pouvez retrouver jusqu’à 80 enfants.

Une mère de trois adolescents du secondaire partage son désespoir : « il est inacceptable que mes enfants puissent étudier sans tableau et étant assis à même le sol ».

Son inquiétude va au-delà des conditions physiques. Elle évoque également les risques sanitaires auxquels ses enfants sont exposés.

Un membre du comité des parents interrogé sur ces problèmes souligne avec frustration : «chaque fois que nous faisons des réunions de synergie avec le HCR et son partenaire éducatif, le Jesuit Refugee Service , nous attirons leur attention sur ces problèmes. Nous leur montrons que nos enfants font face à un environnement d’apprentissage insupportable, mais aucune réaction n’est constatée».

Un représentant des réfugiés au camp contacté déclare : « À chaque réunion avec les partenaires, nous exposons les conditions auxquelles nos enfants sont confrontés. Nous leur demandons d’améliorer les infrastructures existantes et de construire une nouvelle école, car le camp est très peuplé et une seule école ne suffit pas. Mais jusqu’à présent, aucune volonté de répondre à ces préoccupations n’a été manifestée. »

Les appels à l’aide se multiplient. Les autorités compétentes et les partenaires ne répondent pas, des milliers d’enfants continuent à étudier dans la précarité.

L’Organisation Save the Children se charge de la protection des enfants dans le camp de Kavumu, Jesuit Refugee Service quant à elle s’occupe du volet-éducation.

Le Burundi compte plus de 90 mille réfugiés congolais. La moitié est constituée de jeunes gens, selon les représentants de réfugiés.

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Photo : des enfants dans une école maternelle au camp de réfugiés de Kavumu à l’est du Burundi © SOS Médias Burundi