Derniers articles

Gitega : deux cas-Mpox signalés à la plus peuplée prison au moment où le nombre de patients augmente dans la province

Deux détenus atteints du Mpox ont été récemment répertoriés à la prison centrale de Gitega (capitale politique). Ils reçoivent des soins à l’hôpital régional. Au même moment, les cas se multiplient dans la province de Gitega. Des sources médicales et anciens patients disent que la partie réservée aux cas- Mpox est débordée. (SOS Médias Burundi)

Selon nos sources, les deux prisonniers font partie des détenus qui bénéficient d’un statut spécial les autorisant à circuler dans la ville de Gitega chaque fois qu’ils le veulent pendant la journée, pour rentrer à la prison le soir. Ils ont été admis à l’hôpital régional de Gitega. La partie-Maternité a été réquisitionnée pour accueillir des patients-Mpox depuis la déclaration des premiers cas de la maladie. Des sources pénitentiaires doutent qu’il peut y avoir une propagation rapide et incontrôlée de la pandémie. Construite en 1923 avec une capacité d’accueil de 400 prisonniers, la prison centrale de Gitega abrite actuellement 1730 détenus.

Multiplication des cas

Le nombre de personnes atteintes par la variole du singe continue d’augmenter à Gitega, a confié à SOS Médias Burundi un cadre du ministère en charge de la santé. Un ancien patient confirme les faits.

« La partie leur réservée a été débordée. Plusieurs malades dont des femmes dormaient à même le sol jusqu’à ce mardi 22 octobre », a confié à SOS Médias Burundi un homme atteint de la variole du singe, en convalescence. À l’hôpital régional de Gitega, le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance ( Unicef) est intervenu. Il a construit trois salles temporaires de secours pour désengorger le centre de prise en charge des malades-Mpox.

Grand risque de contamination

Même si les personnes atteintes de Mpox sont isolées dans un centre de prise en charge, des témoins craignent un grand risque de contamination. Ils indiquent que deux patients peuvent partager un même lit, en plus des visiteurs qui peuvent s’introduire dans le compartiment sans problème.

Un centre de traitement de cas- Mpox dans la ville commerciale Bujumbura au Burundi © SOS Médias Burundi

« Pire encore, même s’ils sont isolés dans leur compartiment propre à eux, les malades souffrant de variole du singe partagent les mêmes latrines avec le reste des patients hospitalisés à l’hôpital régional de Gitega », disent-ils. Le personnel médical a reçu des équipements pour se protéger mais le responsable de cet établissement sanitaire, Dr Éric Ndihokubwayo estime que la vaccination reste l’une des meilleures solutions pour se protéger contre la pandémie. Au Burundi, contrairement au Congo, un autre pays où la maladie se propage à une vitesse très inquiétante et où une nouvelle souche a été découverte dans des régions frontalières avec le Burundi, et au Rwanda qui fait surtout face au virus mortel Marburg , les autorités sanitaires n’ont pas encore commencé à vacciner le personnel médical et la population.

Mesures de prévention négligées

Les dispositifs de lavage des mains ont été installés dans les lieux publics comme les marchés et les écoles. Mais un reporter SOS Médias Burundi s’est rendu compte que les mesures de prévention contre la pandémie ne sont pas respectées.

« Les gens se saluent en se serrant les mains, il y en a même qui s’embrassent ou font des accolades ».
Dans la ville de Gitega, les coupures répétitives de l’eau risquent de favoriser la propagation de la maladie, selon des résidents.

LIRE AUSSI :

Actuellement, le Burundi compte plus de 1200 cas, selon un rapport de l’organe national en charge de lutter contre la variole du singe. La petite nation de l’Afrique de l’est n’a enregistré aucun décès jusqu’ici, selon la ministre burundaise en charge de la santé Lyduine Baradahana.

________________________________________________

Photo : une main d’un patient-Mpox isolé dans un centre de prise en charge des cas de variole du singe dans la ville commerciale Bujumbura © SOS Médias Burundi