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Zambie : les réfugiés dénoncent une suspension prolongée d’octroi des permis de sortie de camps

Cela fait plus de deux mois que la délivrance des permissions de sortie des camps est momentanément suspendue dans presque tous les camps de réfugiés en Zambie. La raison est que ces permis seraient octroyés en désordre. Un commissaire pour les réfugiés au ministère de l’intérieur zambien aurait été d’ailleurs emprisonné pour cet effet. (SOS Médias Burundi)

Au début, les responsables des camps de réfugiés ont expliqué aux concernés qu’il s’agit d’une “restructuration et amélioration” dans l’octroi de ce service le plus sollicité.

La mesure concerne essentiellement trois grands camps de réfugiés désignés de Mantapala, Meheba et Mayukwayukwa. Les réfugiés installés dans les centres urbains ne sont pas inquiétés.

Ensuite, l’attente a été longue et un nouveau élément s’est ajouté dans l’affaire qui semblait se compliquer au fur du temps.

En mi-septembre, le commissaire des réfugiés au ministère des affaires intérieures a été arrêté et détenu pour des faits relatifs au “mouvement incontrôlé des réfugiés dans le pays”.

Prof Prosper Ng’andu a été interpellé après une rafle de grande envergure en Zambie qui a ciblé des sans papiers. Parmi eux, des réfugiés qui avaient soit de faux documents, des documents expirés ou qui n’en avaient pas carrément.

Lors de cette rafle, plusieurs personnes ont été suspectées par la police d’être en lien avec “des terroristes et criminels” et ont été présentées devant le parquet. Parmi elles, des détenteurs de permis de sortie et de statut pour réfugié.

« Zambia Daily Mail », un quotidien zambien a rapporté que la police craint « un enregistrement des terroristes présumés déguisés en réfugiés », ce qui compromet la sécurité du pays.
C’est ce que la police zambienne a annoncé.

Depuis lors, l’octroi des permis de sortie des camps de réfugiés a été suspendu et les concernés sont vivement recommandés de ne pas violer cette règle, de peur de s’exposer à des sanctions sévères.

Pour le moment, les réfugiés dénoncent une violation de leurs droits.

« Qu’ils fassent leurs enquêtes mais qu’ils préservent les droits des innocents aussi”, estiment des réfugiés du camp de Meheba, considérant la mesure comme “une contrainte de vivre en prison à ciel ouvert”.

Et d’expliquer : “avec des permis de sortie on parvient à faire le commerce à l’extérieur des camps, on fait des travaux journaliers, on s’occupe de nos champs, les jeunes vont à l’université dans les villes et donc on a le droit de circuler librement dans le pays”.

En Zambie, les réfugiés ne reçoivent aucune assistance en vivres si ce n’est qu’une aide humanitaire sanitaire ou en éducation.

“Nous sommes encouragés par le HCR et le gouvernement de répondre à l’intégration communautaire. Cela n’est donc pas possible si nous sommes contraints de ne rester que dans les camps!!” déplorent des réfugiés qui se sont confiés à SOS Médias Burundi.

LIRE AUSSI :

https://www.sosmediasburundi.org/2023/12/21/meheba-zambie-les-permis-de-sortie-se-rarefient-au-grand-dam-des-refugies/


La Zambie accueille plus de 105. 000 réfugiés, demandeurs d’asile et autres personnes relevant de la compétence du HCR.
La majorité de ces gens sont originaires de la République démocratique du Congo (RDC), du Burundi et de l’Angola, en plus d’anciens réfugiés rwandais.

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Photo : des sans-papiers dont des ressortissants burundais en train d’être refoulés par les services zambiens, DR