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Mozambique : huit Burundais menacés d’être envoyés en prison

Huit ressortissants burundais sont détenus dans un cachot de la police mozambicaine dans la province de Nampula située au nord-est de la capitale Maputo, depuis plus de 5 mois. Ils ont été interpellés séparément alors qu’ils se rendaient dans ce pays de l’Afrique australe à la quête du travail. La police mozambicaine menace de les envoyer en prison s’ils ne payent pas eux-mêmes les frais de déportation. Leurs familles ont saisi les représentations du Burundi dans la sous-région, en vain. (SOS Médias Burundi)

SOS Médias Burundi a eu l’identité des huit Burundais. Il s’agit de: Jonathan Niyoyitungira, originaire de la commune Mabanda en province de Makamba (sud du Burundi), Trésor Kakunze de la commune et province Ruyigi (est),
Jean Marie Ndihokubwayo de la commune Murwi en province Cibitoke (nord-ouest), Olivier Izonderera, originaire de la commune Gahombo en province de Kayanza (nord), Alexandre Nishimwe de la commune Ruhororo en province Ngozi (nord), Hassan Nkurunziza de la commune Mwumba en province Ngozi ,Élias Barayavuga de la commune Giteranyi en province Muyinga (nord-est) et de Jean Bon Fils Bikorimana de la commune Ryansoro en province Gitega (centre).

Les huit ressortissants burundais ont été arrêtés alors qu’ils se rendaient au Mozambique à la recherche du travail, selon leurs proches. « Des Burundais installés dans ce pays depuis plusieurs années leur avaient promis de leur trouver du travail ou de les employer une fois arrivés au Mozambique », disent-ils.

D’après eux, ils ont été arrêtés par les services de la migration mozambicaine juste après avoir traversé la frontière avec le Malawi.

« Ils sont détenus dans la province de Nampula. La police qui les détient a refusé de les libérer. Elle exige le paiement de 30 mille meticais (devise officielle du Mozambique) », selon des membres des familles des concernés qui se sont confiés à SOS Médias Burundi. Ce montant est réservé à 5 policiers qui devraient raccompagner les interpellés jusqu’au Burundi. En francs burundais, la somme équivaut à 3 375.000.

 » Nous ne pouvons pas mobiliser cette somme », déplorent des proches des détenus.

Menace d’emprisonnement dur

La police mozambicaine a menacé d’envoyer ces Burundais dans des prisons « où il sera très difficile de sortir », s’ils n’arrivent pas à « payer ce montant avant le mardi 22 octobre ». Les familles disent être à court de moyens. « Des commissionnaires burundais se faisant passer pour des intermédiaires nous ont menti. Nous avons mobilisé entre 5 et 10 millions pensant que l’argent est parvenu à la police mozambicaine mais nous nous sommes rendus compte à la dernière minute qu’il s’agissait des escrocs », se désolent des familles des concernés.

Représentantions muettes

Certaines familles se sont confiées à l’ambassade du Burundi en Zambie et aux représentations consulaires de la République du Burundi au Mozambique et au Malawi afin d’obtenir la libération de ces Burundais, en vain.

Elles demandent au gouvernement burundais d’intervenir.

Un porte-parole du gouvernement burundais n’était pas disponible pour réagir à ces préoccupations. Ces dernières années, plusieurs centaines de Burundais composés par des jeunes diplômés et non instruits en quête d’un lendemain meilleur, se sont rendus dans les pays de l’Afrique australe comme la Zambie, le Malawi, l’Afrique du Sud et le Mozambique. C’est en Zambie et en Afrique du Sud que les rafles visant les ressortissants burundais sont souvent rapportées.

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Photo : les huit Burundais détenus par la police mozambicaine et menacés d’être envoyés en prison s’ils ne trouvent pas eux-mêmes les frais de déportation, DR