Le drame s’est déroulé au camp de réfugiés de Nakivale en Ouganda. Des réfugiés burundais parlent d’une négligence médicale qui a conduit à la mort d’une maman et son nouveau-né. (SOS Médias Burundi)

La tragédie s’est produite à l’hôpital central de Nyarugugu au centre du camp de Nakivale en Ouganda. C’était le lundi 14 octobre. L’établissement est géré par Medical Team International. Son personnel est accusé de corruption et de népotisme.

« La victime, une Burundaise, s’était présentée pour mettre au monde son premier enfant. Un infirmier lui a exigé de payer un certain montant (communément appelé frais d’acheter une limonade) pour être opérée d’urgence. Comme elle n’avait pas de moyens, elle n’a rien donné et a attendu que les services aient pitié car elle criait au secours, en vain », explique un membre de sa famille proche.

« Au lieu d’être opérée, elle a été mise dans la salle d’accouchement. Et du coup elle a succombé sur le lit des suites des douleurs graves », disent des témoins. Le mari de la victime s’est évanoui directement. Il a dû être admis à l’hôpital jusqu’à mercredi soir, selon un volontaire médical.

C’est la troisième femme de ce réfugié burundais, morte dans les mêmes circonstances, d’après ses proches.

Pris de colère, les réfugiés ont failli se faire justice n’eut été l’intervention de la police. Ils exigent des enquêtes et des punitions exemplaires ou encore des poursuites judiciaires « pour négligence médicale » à l’endroit des salariés de cet hôpital.

Furieux, ils recommandent au HCR de remplacer son partenaire MTI (Medical Team International) par « de sérieux organismes humanitaires qui se soucient de la vie des réfugiés ».

Le camp de Nakivale compte plus de 140 000 réfugiés, dont plus de 33 000 Burundais.

______________________________________________
Photo : une salle d’accouchement dans un camp de réfugiés burundais dans un pays de l’EAC (Communauté Est-Africaine), octobre 2024 © SOS Médias Burundi