RDC : la rentrée scolaire, un calvaire pour les enseignants et élèves déplacés
Les enseignants et les élèves, qui ont fui les conflits armés, qui prestent et étudient dans différentes écoles dans les camps sont confrontés à de nombreuses difficultés.Le gouvernement n’ a pas honoré ses promesses de leur fournir tout le nécessaire pour que les activités scolaires se déroulent normalement.Ils demandent au gouvernement d’asseoir les conditions nécessaires pour rendre l’éducation plus aisée pour les déplacés. (SOS Médias Burundi)
A l’instar d’autres écoles publiques situées dans la province du Nord-Kivu, les élèves et les enseignants qui ont fui la guerre dans différentes parties ont également poursuivi leurs activités scolaires dans différents camps, dans le cadre du plan du gouvernement visant à protéger les jeunes contre l’oisiveté.
Ceux qui ont fui les territoires de Rutshuru et Masisi ont commencé les activités scolaires dans différents camps de déplacés.
En visite au complexe scolaire Uhamisho situé au quartier Mugunga, qui copprend des niveaux primaire et secondaire, nous avons constaté que tous les élèves et enseignants sont des déplacés de différentes parties du territoire de Masisi.
Ce centre compte environ 840 élèves, comme l’a précisé l’administration de ce camp construit dans la ville de Goma, chef-lieu de province.
Sur place, la première chose qui se démarque est que cette école ne répond pas aux exigences comme le montrent, entre autres, l’insuffisance de toilettes et l’absence d’autres iinfrastructures nécessaires aux apprenants, très peu de bancs, au point que de nombreux élèves étudient assis sur des pierres ou à même le sol.

La direction de cette école affirme que cette situation est due au manque de soutien du gouvernement aux centres éducatifs pour enfants réfugiés, comme pourtant promis lors de la rentrée scolaire.
« Le gouvernement nous a oubliés. Nous sommes dans de mauvaises conditions en ce moment. Les élèves n’apprennent pas très bien par maque de fournitures scolaires et bien d’autres choses », se plaint Pacifique Ntawugiruwe, directeur du primaire au sein du complexe Uhamisho.
Ce centre compte environ 28 enseignants.
En raison du grand nombre d’élèves, les professeurs se relaient le matin et l’après-midi.
Ils indiquent que jusqu’à présent, le gouvernement ne leur a pas donné le salaire de base, contrairement aux autres, parce qu’ils sont dans une situation particulière de déplacés, ce qui fait que certains sont déprimés et découragés.
« Nous n’avons pas de salaire. Nous demandons au gouvernement d’appuyer les bonnes initiatives des personnes en fuite. Cela nous conduira à offrir une éducation de bonne qualité à ces enfants qui ont fui la guerre », dit Paul Gakuru, un enseignant.
De leur côté, les élèves constatent également ce manque de soutien des déplacés qui les rend incapables de bien étudier, comme les autres élèves des établissements qui répondent aux exigences requises.
Actuellement, dans la ville de Goma et dans le territoire de Nyiragongo, il existe plusieurs écoles qui prennent en charge des enfants ayant fui la guerre et qui accueillent ainsi un nombre d’élèves plus important que d’habitude.
Lorsque la guerre a éclaté dans l’est du pays, 80% des enseignants ont fui leurs villages et se sont dirigés vers la ville de Goma, tandis que d’autres sont partis vers des pays voisins de la RD Congo.
Depuis la réouverture des écoles, de nombreux enseignants des institutions publiques ont refusé de retourner à l’école parce que le gouvernement n’a pas encore mis en œuvre l’accord d’augmenter leur salaire.

Au Nord-Kivu, les enseignants ont continué à s’en tenir à la décision prise par l’Etat peu avant la rentrée scolaire.
Le gouvernement s’est en effet engagé à leur verser un salaire équivalant à 500 dollars par mois, après d’âpres négociations avec des représentants des enseignants de tout le pays, du 19 au 23 juillet à Binwa à Kinshasa, la capitale congolaise.
La rentrée scolaire 2024-2025 a eu lieu le 2 septembre dernier dans le vaste pays de l’Afrique centrale.
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Photo : des élèves suivent les cours dans une classe d’une école réservée aux enfants deplacés, septembre 2024, Goma © SOS Médias Burundi
