LES RÊVES DE BAREGEYA- corrompre les grands médias du monde pour vanter sa splendeur : le blablabla de trop
« Termes de référence pour le partenariat avec les médias étrangers et les réseaux sociaux. » Voilà ce qui « sauvera » le Burundi, car c’est la concrétisation de la vision : Burundi -pays émergent en 2040, pays développé en 2060. Le pays « va payer les médias étrangers pour vanter les réalisations, la beauté, le savoir-faire, les innovations, les industries, les miracles, etc., du pays de Neva ». Je ne saurais pas reproduire le contenu du document plein de bêtises qui font rêver ma BAREGEYA, croyant voir un sale porc séduisant, comme si Satan était sur le point de devenir saint.
Chronique par Mahoro (SOS Médias Burundi)
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Waouh ! Waouh ! Burundiiiiiiii, Burundiiiiiii. Partout, on ne parle que du Burundi. Mais… ! Joe Biden, le Pape François, Justin Trudeau, l’Archevêque de Canterbury, Mgr Justin Welby, les ténors de la Silicon Valley, Emmanuel Macron, Xi Jinping, Vladimir Poutine, sans parler de Volodymyr Zelensky et tous les autres grands du monde pleurent.
Je rêve ? Mais, ils sont tous devant les téléviseurs, des grands journaux en mains: CNN, Washington Post, New York Times, The Times, Reuters, Le Monde, AFP, AP, BBC, RTBF, Xinhua, VOA, ABC, NBC, RFI, Anadolu, etc., tous publient désormais leur contenu en … Kirundi. Ceux qui se croyaient les grands du monde pleurent parce qu’ils n’entendent rien. Pire encore, aucune information autre que celle du Burundi ne filtre.
Je ne vois et n’entends que la beauté du Burundi. Sur les aéroports, les avions ne volent qu’à destination du Burundi, transportant des millions de personnes qui viennent apprendre le Kirundi. Plus de chômeur dans le pays de Neva. Tous vont enseigner le Kirundi, d’abord dans les plus grandes universités. L’université du Burundi étant la plus convoitée du monde. Mon pays qui dans l’avant-midi, était le plus pauvre du monde, est tout à coup devenu le plus riche du monde à 13h00. Quel miracle ! On parlera désormais de miracle burundais. Plus de miracle japonais. On ne va plus vanter que l’unique merveille du monde.
Il faut être tombé sur sa tête
Il est midi, BAREGEYA a tellement faim qu’elle s’endort. La pauvre venait d’entendre à la radio que le Burundi va payer les médias étrangers et les réseaux sociaux pour vanter l’image du pays. Comment saurait-elle ne pas rêver ? Elle est parmi les rares personnes qui croient aux déclarations des dirigeants burundais. Mais cette fois-ci, l’ignorance et l’incompétence se font trop remarquer. Malheureusement, c’est le ministère en charge de la coopération qui a osé sortir cette déclaration-bidon. Allons-nous penser que ces dizaines de diplomates chevronnés qui ont sillonné le monde entier en côtoyant les grands du monde sont dupes à ce point ?
Ce même ministre a représenté le Burundi aux Nations-Unies pendant la période sombre de 2015. Et que dire de ses interventions quand il défendait bec et ongles les bavures du 3ème mandat de feu Pierre Nkurunziza ! Espérons qu’il a quand-même compris comment fonctionnent les médias aux USA. Ne sait-il pas que c’est tellement cher et surtout qu’ils ne publient pas n’importe quoi et qu’il ne faut donc pas badiner en claironnant une telle déclaration ? Le Burundi est d’abord incapable de payer les « médias étrangers », et, à l’heure qu’il est, il serait bien difficile de produire un contenu convaincant pour une « image » trop terne. Quelle mouche a piqué les dirigeants burundais ? Ils nous couvriront d’opprobre jusqu’à quand ?
Qui distrait qui ?
Oh, la belle fuite en avant ! Au lieu de se pencher sur le nœud du malheur qui tient les Burundais dans le fond des abysses dans tous les domaines de la vie, le système en place a, lui, son esprit _ s’il en a un _ ailleurs. Mais se pérenniser au pouvoir à tout prix sans régner ni gouverner, c’est comme s’accrocher au gouvernail d’un navire en train de couler, le voir pencher et faire croire au monde entier que c’est un tour d’acrobatie que l’on est en train de faire dans l’océan, au milieu de nulle part.

Gouvernés par des gens sans matière grise, qui ont écarté ceux qui sont techniquement outillés pour aider à conduire le navire qu’est le Burundi, les pauvres dirigés ne font que faire semblant de croire paroles et déclarations sans style, violant toutes les règles de l’art oratoire et de la syntaxe.
On nous a bernés dans tous les domaines. Il faut malheureusement se rendre à l’évidence : c’est le mensonge qui donne de l’oxygène à ces dirigeants ! Que dis-je ? Peut-être que c’est moi qui déconne. Laissez-moi me taire, sous peine d’être traité d’ennemi de la nation. Mais, si dénoncer cette folie est synonyme d’ennemi de la nation, eh ben, je l’assume. Je refuse de lécher ces bottes, jamais je n’accepterais de n’être qu’un glouton pour remplir mon ventre qui risquerait de ressembler « au ballon baudruche », comme dirait le voisin tant honni du nord.
Hhhmm ! Chers Burundais, on vous a menti. « Le Burundi a 17 millions de dollars américains chaque mois, alors qu’il en a besoin de 105 millions », selon le ministre des Finances au mois de septembre 2023. Avec ce gap, le navire chavire, et l’espoir, même celui de s’échouer au bord de l’océan avec des survivants s’amenuise. Un pays agonisant ne peut payer des médias étrangers.
Un enfant qui ne sort pas de son domicile pense toujours que c’est sa maman qui fait la plus grande pâte, selon un proverbe kirundi. Tiens ! Les dirigeants burundais donnent 5 000 ou 10 000 francs (1USD valant 7000 francs burundais) à ceux qu’ils qualifient de journalistes pour vanter les éloges du gouvernement, alors que les pauvres n’ont même pas de frais pour se payer un bus.
Des dizaines de « médias » ont été agréés et on a donné des cartes de presse à des ignorants, des incompétents dépourvus de tout savoir journalistiques, en grande partie des Imbonerakure (membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD), qui viendront dire les hauts faits du parti de l’aigle. C’est devenu la règle, jusqu’à ce qu’un jour la Première dame a appelé ceux qui organisent des évènements à toujours donner « des frais de déplacement aux journalistes ». Voilà l’image du journalisme chez nos dirigeants.
C’est donc cela qui leur fait penser qu’ils pourraient payer les médias étrangers pour qu’ils travaillent à la solde du CNDD-FDD. Mon œil !
Détrompez-vous, même si on multipliait par 100 le budget burundais, ce pays n’aurait pas les moyens pour payer ne fût-ce que quelques médias sérieux de l’étranger. Qui vivra verra !
