Nduta : plus de 70 réfugiés burundais détenus au cachot du district de Kibondo
Plus de 70 réfugiés burundais sont détenus dans les cachots du district de Kibondo au nord-ouest de la Tanzanie. Tous sont des occupants du camp de Nduta installé dans ce district. Ces réfugiés ont été arrêtés dans une période d’un mois comme l’a annoncé ce lundi Michael Komwe, responsable de la police à Kibondo. (SOS Médias Burundi)
D’après l’officier de la police tanzanienne, certains de ces réfugiés sont soupçonnés d’avoir perturbé la sécurité dans les villages environnant le camp de Nduta.
« Il y en a d’autres qui sont impliqués dans des actes de banditisme, d’autres dans des violences conjugales au moment où pas mal d’autres détenus ont été interpellés à l’extérieur du camp pour être sortis sans autorisation », a dit à la presse locale Michael Komwe ce lundi dans un point de presse.
Le responsable de la police à Kibondo a indiqué que les réfugiés burundais en détention ont été appréhendés dans des opérations de fouille visant « les fauteurs de troubles » dans le camp et ses alentours. Les détenus sont tous âgés de moins de 45 ans, a clarifié le chef de la police dans le district de Kibondo.
« Les hommes sont au nombre de 70. 3 femmes seulement font partie du groupe », a-t-il dit.
Selon la police, les 73 réfugiés burundais détenus à Kibondo devront être présentés au tribunal du district très prochainement pour être jugés.

La police tanzanienne informe qu’au moins 95 réfugiés sont mis en détention chaque année suite à des délits différents. Selon les réfugiés burundais des camps de Nduta et Nyarugusu, des centaines de réfugiés ont été arrêtés et envoyés dans des cachots de la région de Kigoma où les deux sites sont installés, au cours des dernières années.
« Certains d’entre eux n’ont jamais été retrouvés. Plusieurs femmes n’ont pas été informées du lieu de détention de leurs maris sur une longue période. Nous avons appris qu’il y a des réfugiés burundais qui ont été tués par les services de sécurité tanzaniens en collaboration avec les renseignements burundais. Mais les autorités tanzaniennes ne veulent pas l’admettre », se désolent des femmes du camp de Nduta.
Les autorités tanzaniennes à commencer par la présidente Samia Suluhu Hassan ont annoncé au début de l’année que tous les réfugiés burundais devront être rapatriés avec le mois de décembre 2024.
Depuis, tous les actes posés par les autorités tanzaniennes sont interprétés par les réfugiés burundais comme « des mesures contraignantes pour nous pousser au rapatriement forcé ».
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Photo : des réfugiés burundais en dehors du camp de Nduta en Tanzanie © SOS Médias Burundi
