Kakuma (Kenya) : plus de 450 réfugiés soudanais regagnent le camp
Des réfugiés soudanais avaient fui les affrontements entre deux communautés soudanaises survenues à Kalobeyei en juillet dernier. Plusieurs d’entre eux avaient trouvé refuge au camp de Kakuma, d’autres dans des villages environnant le camp. Le HCR a dû s’impliquer pour les tranquilliser. (SOS Médias Burundi)
Les uns ont été emmenés dans des camions du HCR, d’autres en bus privés ou à pieds. Il s’git de Soudanais issus des communautés des « Nuer » et «Anuak ».A l’origine de leur fuite vers le camp de Kakuma et les villages environnants de kenyans, une bagarre et des conflits qui sont surgis entre ces deux grandes communautés sud soudanaises à Kalobeyei, un agrandissement du camp de Kakuma au nord-ouest du Kenya.
Lequel conflit a fait au moins dix morts, réfugiés, dont quatre burundais tous tués en une semaine, début juillet dernier.
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Des habitants ont eu peur de représailles et ont préféré « se sauver ». Il s’agit de jeunes, de femmes et d’enfants en grande partie. Et depuis le début de ce mois d’aout, le HCR et l’administration du camp de Kakuma ont procédé à leur « rapatriement ».
« Tout le village 1 s’était presque vidé, des écoles, églises et boutiques fermées, car plus personne », raconte un témoin burundais du village 2.

C’est ce village qui a été choisi par le HCR pour le lancement dudit « rapatriement » interne.
« Plus de 300 Soudanais sont alors réinstallés dans leurs maisons. Le HCR a organisé plusieurs séances d’apaisement, de sensibilisation et de moralisation pour que la paix règne », indiquent des leaders locaux (Bloc leaders).
D’autres réunions se sont tenues entre leaders des deux communautés pour qu’ils soient « porteurs d’un message de paix ».
« Pour le moment, le calme règne et personne n’agresse son voisin. Le HCR, l’administration et la police ont bien fait, si non, le camp allait se transformer en champ de bataille », assurent des Burundais et Congolais qui s’étaient rangés du côté des «Anuak » pour combattre leurs « éternels ennemis que sont les Nuer ».
Plusieurs parmi ces derniers, appelés péjorativement des « populations des grands lacs » avaient aussi pris le large.
« Qui ne pouvait pas avoir peur alors que certains cadavres ont été trouvés, soit dans le camp ou en dehors du camp et que le conflit s’était transformé en de petites embuscades sur des routes qui mènent à Kalobeyei ! », indique un leader communautaire burundais de Kakuma.

Les réfugiés saluent l’acte posé par le HCR, la police et l’administration du camp de Kakuma pour apaiser les tensions.
« La police a juré de redoubler d’efforts, maitriser la situation et punir exemplairement celui qui provoquera de nouveau la bagerre », déclarent des réfugiés.
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Toutefois, les réfugiés exigent des enquêtes pour punir les coupables et décourager ce genre d’actes criminels.
Au camp de Kakuma qui abrite plus de 200 000 réfugiés dont plus de 25 000 Burundais, la criminalité est devenue monnaie courante et les occupants dénoncent ce qu’ils qualifient de « laxisme inquiétant, voire même de complicité forces de l’ordre ».
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Photo : un corps d’un réfugié retrouvé à Kakuma, juin 2024 © SOS Médias Burundi
