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Nduta : un réfugié burundais assassiné

Joseph Minani, 38 ans, a été retrouvé mort dans un champ de patates douces et de manioc ce dimanche après-midi. Les circonstances de sa mort restent indéterminées, selon les forces de l’ordre. Mais sa femme dit qu’il a été tué par des Tanzaniens. (SOS Médias Burundi)

Le cadavre de Joseph Minani a été découvert aux environs de 16h en dehors du camp de réfugiés burundais de Nduta en Tanzanie.

Ce sont des citoyens tanzaniens qui l’ont retrouvé.

« À côté du cadavre se trouvaient deux machettes, un arc et un sac plein de manioc », a témoigné un Tanzanien de la localité de Kumushasha, non loin du camp de Nduta. Les circonstances de la mort de ce réfugié burundais ne sont pas encore connues. Mais selon des Tanzaniens, des bagarres éclatent souvent entre les réfugiés et les résidents. Nos sources disent que les raisons principales sont le banditisme dans les champs, les conflits autour du bois de chauffage et le non paiement des salaires réservés aux réfugiés.

Les forces de l’ordre ont récupéré le corps avant de le transférer à l’hôpital du camp pour que sa famille puisse l’identifier.

La femme du défunt affirme que « mon mari a été assassiné par des Tanzaniens que je n’ai pas pu indentifier ». Au moment du drame, elle était avec son mari.

Plusieurs couples se rendent à l’extérieur du camp pour aller travailler dans les champs de Tanzaniens pour avoir « de l’argent qui leur permettra d’acheter des vivres pour compléter la ration insuffisante qu’on leur donne ».

Les réfugiés qui se sont confiés à SOS Médias Burundi demandent aux autorités tanzaniennes de trouver une solution aux altercations entre les réfugiés burundais et les citoyens tanzaniens, qui sont à l’origine des assassinats et des disparitions forcées.

La police de la région de Kigoma (nord-ouest de la Tanzanie) où le camp de Nduta est installé parle d’au moins 13 réfugiés tués chaque année et d’une vingtaine d’autres qui sont portés disparus dans la même période. Les mobiles politiques, l’insécurité et le banditisme sont les raisons majeures de ces drames. Les réfugiés burundais demandent au HCR et aux autorités tanzaniennes de les sécuriser au lieu de « nous forcer au rapatriement ».

Nduta est un camp de réfugiés burundais qui héberge plus de 60.000 personnes. Ses occupants ont fui pour la majorité, la crise de 2015 qui a été déclenchée par un autre mandat controversé de feu président Pierre Nkurunziza.

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Photo d’archives : une réfugiée burundaise dans un champ en dehors du camp de Nduta en Tanzanie © SOS Médias Burundi