Le tribunal militaire, garnison du Nord-Kivu a rendu son verdict dans une affaire impliquant 27 éléments des Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et 4 civils.Le procès s’est déroulé ce mercredi à Alimbongo dans le territoire de Lubero. (SOS Médias Burundi)

Le tribunal a condamné deux soldats à 10 ans de servitude pénale pour vol qualifié.

Les 25 autres ont été tous condamnés à la peine de mort. Entre autres infractions à leur charge : la dissipation des munitions de guerre.

La justice militaire a libéré les quatre civils qui sont des épouses de certains de ces militaires qui ont aussi comparu devant la barre.

D’après les autorités militaires, les condamnés ont commis les infractions au moment des opérations Front-Nord, dirigées par le général-major Shicko Tshitambwe Jérôme.

Certains acteurs politiques soutiennent cette décision de la justice militaire qui, pour eux, pourrait aider à remettre les choses en ordre.

Au cours d’une interview accordée à un média local, un député de la circonscription de Lubero a salué « cette décision devant servir de leçon à d’autres brebis galeuses dans l’armée ».

Cet élu demande à la justice militaire de peaufiner des stratégies pour mettre en place une police militaire capable de surveiller le mouvement sur les lignes de front.

« La justice doit aller au-delà. Il doit y avoir une police militaire (PM) pour surveiller le mouvement sur la ligne de front en amont comme en aval. S’il y a ceux qui fuient, la PM doit voir comment remettre le train sur les rails. Nous saluons ce que la justice militaire a fait », a assuré le député honoraire Tembos Yotama.

Tembos Yotama appelle les habitants de Butembo et des environs à soutenir les FARDC et les milices locales entretenues par les autorités congolaises qui sont sur les lignes de front pour les encourager à ne pas céder à la panique.

Parmi les condamnés, un soldat de première classe qui était poursuivi par le ministère public pour avoir tué un civil par balles.

Il a été condamné à la peine capitale. Ce militaire a aussi été sommé de payer 40 000 dollars américains à la famille de la victime.

L’audience de mercredi était dirigée par le major-magistrat Toussaint Lenga, apprend-on de l’extrait dudit jugement.

Le président de la société civile de Lubero-Centre salue le jugement rendu par le tribunal militaire. Kasereka Vahalwire estime que ce verdict va servir de leçon à d’autres militaires incontrôlés qui ternissent l’image de l’armée congolaise.

« Nous sommes très satisfaits du jugement qui a été rendu à l’encontre de ce soldat de première classe, qui avait tiré à bout portant sur Mumbere Kayenga Gerlance, le 10 juin dernier. Il a été condamné à la peine de mort. C’était une audience didactique, qui a permis à ce que nous civils soyons en contact avec les juridictions militaires. Je crois que c’est une façon de décourager d’autres militaires qui ne cessent de se rendre coupables de pareils actes partout dans la région », a-t-il insisté.

Pour rappel, des habitants d’Alimbongo et Ndoluma ont été victimes en début de semaine d’actes de pillage de la part de certains militaires déployés récemment dans la région pour faire face aux rebelles du M23.

Depuis quelques jours, ces derniers se sont emparés des agglomérations de Kanyabayonga, Miriki, Kayna et Kirumba dans la province du Nord-Kivu.

La société civile dénonce le comportement des militaires qualifiés de « fuyards » dans le territoire de Lubero.

Elle dénonce également le comportement de certains militaires qui extorquent des biens des déplacés, notamment leur bétail.

________________________________________________

Photo : des officiers de l’armée congolaise à l’auditorat militaire de Goma © SOS Médias Burundi