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Kakuma (Kenya) : au moins dix réfugiés tués en une semaine

Ce sont des tueries qui résultent des bagarres et attaques entre les communautés burundaise, congolaise et sud-soudanaise installées au camp de réfugiés de Kakuma dans le nord-ouest du Kenya. Quatre victimes sont d’origine burundaise. Plusieurs autres personnes dont des enfants, ont été blessées. La police est intervenue pour limiter les dégâts. (SOS Médias Burundi)

Tout a commencé lorsque deux communautés sud-soudanaises se sont affrontées. C’était le jeudi 27 juin 2024. Un conflit d’abord léger oppose des jeunes de l’ethnie des « Nuer » et «Anuak », deux grandes communautés sud-soudanaises.

« On croyait que c’est une bagarre ou un conflit qui n’allait pas dégénérer quand -même. Car, ce n’est pas la première fois que ces gens s’affrontent ici», racontent des témoins au niveau de l’agrandissement de Kalobeyei, village deux, épicentre du conflit.

Un corps d’un réfugié retrouvé à Kakuma, juin 2024 © SOS Médias Burundi

Le lendemain, deux cadavres sont retrouvés non loin du camp de Kakuma. C’est à ce moment que la colère est montée d’un cran. Les deux communautés se sont attaquées pendant plusieurs heures. Résultat : plusieurs blessés.

Le week-end, les jeunes des communautés burundaise et congolaise ont rejoint l’interminable bagarre. Ils voulaient soutenir leurs amis « Anuak », a remarqué un reporter SOS Médias Burundi.

« En fait, les Burundais et Congolais en ont profité pour pouvoir affaiblir les Nuer qui constituent une menace sérieuse pour nous qui sommes considérés comme réfugiés des Grands-Lacs», affirme un réfugié burundais.

Pour le moment, la police et les leaders locaux ont déjà dressé un bilan provisoire de dix morts et plusieurs blessés dont un enfant.

« Certains cadavres ont été retrouvés, soit au camp ou en dehors du camp. Le conflit s’est transformé en de petites embuscades sur des routes qui mènent à Kalobeyei. Il a fallu une grande intervention de la police et de l’armée pour maîtriser la situation, les entrées et sorties sont bien surveillées », indique un leader communautaire de Kakuma, qui regrette que plusieurs réfugiés ont été interpellés.

Un réfugié sud-soudanais amputé d’un bras dans des bagarres entre les communautés burundaise, congolaise et sud-soudanaise à Kakuma, juin 2024 © SOS Médias Burundi

Un leader communautaire burundais a parlé lui, de plus de 20 morts, insistant que plusieurs réfugiés des trois communautés restent introuvables jusqu’ici. L’administration du camp a réintroduit les rondes nocturnes et instauré un couvre-feu à partir de 20h.

Les réfugiés exigent des enquêtes pour punir les coupables et décourager ce genre d’actes criminels.

Au camp de Kakuma qui abrite plus de 200.000 réfugiés dont plus de 25 mille Burundais, la criminalité est devenue monnaie courante et les occupants dénoncent ce qu’ils qualifient de « laxisme inquiétant, voire même de complicité des forces de l’ordre ».

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Photo : un homme blessé lors des affrontements survenus à Kakuma dans le nord-ouest du Kenya, juin 2024 © SOS Médias Burundi